Comment bien définir ses objectifs avec la méthode Objectives and key results (OKR) ?

Juliette Lécureuil – mis à jour le 07/01/2025

En plus d’allonger la liste des acronymes du vocabulaire business, la méthode OKR a le vent en poupe. 

Il faut l’avouer : on n’est pas peu fier d’avoir placé cette locution verbale “avoir le vent en poupe”, tout droit sortie du XIVe siècle, époque où l’on se déplaçait encore en voilier pour aller faire ses courses ou passer ses vacances à Ibiza. Mais revenons à nos moutons. 

La méthode OKR, donc, est de plus en plus utilisée par les entreprises pour mesurer leurs objectifs. Dans cet article, on vous propose donc non pas un cours magistral sur les moyens de locomotion du deuxième millénaire, mais un exposé détaillé de cette méthode. 

Accrochez-vous, ça va swinguer (quitte à utiliser de vieilles expressions, autant varier les plaisirs).

Qu’est-ce que la méthode OKR ? Définition et histoire

Commençons par faire un sort à cet acronyme.

C’est la contraction d’Objectives and key results, que l’on pourrait traduire par Objectifs et résultats clés pour les non-anglophones du fond de la salle.

Si l’on devait donner à la méthode OKR une définition, on dirait qu’il s’agit d’une méthode de management, fondée sur – roulement de tambour –…

Les objectifs et les résultats clés. À ceux qui avaient deviné, félicitations, vous remportez un appareil à raclette Tefal et deux places pour le match Ajaccio-Guingamp au stade de France en salon VIP. À ceux qui n’avaient pas trouvé, réveillez-vous bon sang !

Pour les entreprises qui l’appliquent, il s’agit d’un travail en deux temps (à effectuer chaque trimestre), consistant : 

  • D’abord, à se fixer des objectifs ambitieux, mais surtout en accord avec la vision et la mission de l’entreprise ;
  • Ensuite, à évaluer la poursuite de ces objectifs grâce à la définition de résultats clés déclinables et mesurables, sur le même modèle que les KPI

Rien de mieux qu’un schéma (par Cartelis) pour vous expliquer la méthode OKR :

Definir OKR

Pour donner un peu de contexte, cette méthode a été démocratisée dans les années 1970 par Andrew Grove, un ingénieur et docteur en génie chimique américain, cofondateur de la société Intel dont il fut le PDG entre 1987 et 1997.

À l’époque, il reprend les travaux de Peter Drucker, l’un des grands théoriciens du management du XXe siècle qui considère que le fait de manager en fixant des objectifs joue un grand rôle dans la réussite d’une entreprise.

À la tête d’Intel, Andrew Grove met en place cette méthode et la partage au cours de conférences. C’est ainsi qu’elle est reprise et appliquée dans d’autres entreprises, et notamment chez Google.  

D’après lui, l’efficacité de la méthode OKR réside dans la simplicité de lecture des résultats clés : “At the end you can look, and without any arguments: Did I do that or did I not do it? Yes? No? Simple. No judgments in it.”

(Traduction en Français : “À la fin, vous pouvez regarder, et il n’y a pas de débat : Est-ce que j’ai fait ça ou est-ce que je ne l’ai pas fait ? Oui ? Non ? C’est simple. Aucun jugement là-dedans.”)

Finalement, suivre des OKR ne laisse aucune part à l’interprétation : soit on a rempli ses objectifs, soit on ne les a pas remplis… Pas besoin de se poser davantage de questions !

Méthode OKR : quels avantages ?

Ce n’est pas pour rien si la méthode OKR séduit les entreprises, tant les avantages à la mettre en place sont nombreux

Alternative aux méthodes de gestion et de management traditionnelles, elle permet notamment : 

  • De fédérer les individus d’un collectif autour d’une vision et d’un objectif partagés – avec la méthode OKR, les actions individuelles servent une mission commune : celle de l’entreprise ;
  • De gagner en productivité, la poursuite d’un résultat clair et préétabli permettant d’évacuer rapidement les tâches inutiles ou improductives – on ne travaille plus seulement “pour l’entreprise” mais d’abord pour remplir ses objectifs ; 
  • De faciliter le travail de communication, les Objectives and key results rendant plus concrète, et donc la stratégie, la vision et la mission de l’entreprise plus claires et compréhensibles par tous ;  
  • De favoriser l’autonomie au travail : les collaborateurs n’accomplissent pas des tâches sans les comprendre, ils poursuivent un objectif qu’ils ont contribué à fixer. Une bonne manière de les inciter à réfléchir autrement, trouver des solutions, etc. 
  • Pour les chefs d’entreprise, de décider plus facilement. Au moment de prendre une décision, l’arbitrage est plus simple quand on a un cap à l’esprit, un horizon vers lequel il s’agit de tendre coûte que coûte ;
  • Et pour les leaders, de manager plus intelligemment leurs équipes en donnant du sens à leur travail, en les impliquant davantage dans la définition de leurs objectifs afin qu’ils se sentent vraiment concernés.

Vous l’aurez compris : pour une entreprise, la méthode OKR représente à la fois un moyen d’obtenir efficacement des résultats, et une manière d’instaurer un nouveau mode de management, avec une gestion du temps différente fondée sur le travail en autonomie.

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À qui s’adresse la méthode OKR ?

La méthode OKR se prête-t-elle à toutes les entreprises ? 

On pourrait juste écrire “oui”, mais on aime bien vous tenir en haleine avec un peu de suspense. 

On préfère donc écrire qu’aujourd’hui, on trouve des entreprises ayant déployé cette méthode aussi bien parmi les start-up type centaure ou décacorne que dans la catégorie des grands groupes ou des PME. 

Pour ceux qui ne suivent pas, ou qui ne savent pas encore que les décacornes ne sont ni plus ni moins que des licornes françaises valorisées non pas à 1 milliard de dollars, mais à 10, ça veut dire oui : la méthode OKR se prête définitivement à toutes les entreprises !

Quelques exemples d’OKR

Le meilleur moyen d’appréhender la méthode, c’est de lire des exemples d’OKR concrets. Nous en avons tiré deux de notre imagination – et vous savez combien elle est débordante – pour vous aider à comprendre le principe : 

Exemple 1

Prenons le cas – que l’on connaît bien – d’un rédacteur freelance, qui souhaite s’appuyer sur la méthode Objectives and key results pour gagner en productivité et améliorer sa performance. 

Première étape : trouver un objectif concret à atteindre d’ici la fin du trimestre. Parce que “gagner en productivité” et “améliorer ses performances” c’est bien joli… Mais on ne peut pas dire que ce soit facilement quantifiable en l’état. 

Si l’aspiration de notre ami freelance pour le trimestre est d’augmenter son taux journalier moyen, celui-ci doit se fixer un objectif à la fois précis (chiffré) et ambitieux (qu’il sait pouvoir atteindre, mais pas trop facilement quand même). 

Cet objectif peut être le suivant : passer d’un TJM à 400 € à un TJM à 500 €, soit une progression de 25 %. 

Une fois cette première étape validée – c’est la partie “objectives” des OKR, pour ceux qui ne suivent pas – notre rédacteur web va se demander comment faire pour l’atteindre, et identifier les actions concrètes qui vont le lui permettre. 

À chaque action, un résultat chiffré est associé : ce sont les fameux résultats clés – la partie “key results” des OKR, pour ceux qui ne suivent toujours pas. 

Ces résultats clés peuvent être les suivants : 

  • Trouver 2 clients supplémentaires d’ici la fin du trimestre ;
  • Réduire le temps consacré à chaque article de 10 minutes par article ;
  • Ou encore augmenter ses tarifs de 5 %.

Une fois ces résultats clés fixés, il ne reste plus à notre ami qu’à trouver le meilleur moyen de les atteindre en effectuant différentes tâches, telles que : 

  • La prospection commerciale par téléphone ou la mise en place d’une stratégie d’emailing (en savoir plus sur les statistiques à connaître sur l’emailing) pour démarcher de nouveaux clients ;
  • La mise en place d’une méthode efficace de gestion du temps comme Pomodoro afin de réduire au maximum la phase de rédaction, et d’un système de facturation au mois pour éviter d’effectuer trop de petites tâches chronophages ;
  • L’investissement dans un logiciel de prise de notes afin de gagner du temps sur la phase de travail préparatoire à la rédaction ;
  • Ou encore l’identification des contrats peu rentables et leur renégociation. 

L’idée pour notre copain rédacteur web (voyez comme on est friendly), c’est de décomposer chaque résultat clés en tâches actionnables, afin d’arriver le plus vite possible à son Graal du trimestre :  le fameux TJM à 500 €. 

Exemple 2 

Pour ce deuxième exemple, on ne va pas vraiment rentrer dans le détail des OKR – on vous dirait des bêtises et à ce stade, on espère que vous avez compris le principe de la méthode Objective and key results.

On va juste essayer de vous donner une idée de ce que donne cette méthode quand elle est appliquée à une entreprise de 300 salariés, dont l’objectif peut être : faire 8 % de croissance sur le trimestre.

Dans ce cas, les key results à atteindre sont identifiés pour chaque équipe (IT, marketing, RH, sales, etc.). 

Pour les RH par exemple, ils peuvent être les suivants : 

  • Créer 15 offres d’emploi et les diffuser ;
  • Présélectionner 150 candidats à approcher ;
  • Créer une shortlist à partir des 3 meilleurs pour chaque poste ;
  • Faire en sorte que 100 % des recrutements soient finalisés à la fin du trimestre.

Idem avec l’IT, le marketing, les sales, etc. Au bout de la chaîne, le résultat clé doit être bien clair pour chaque collaborateur, et lui permettre de savoir exactement ce que l’on attend de lui… Même si tous les collaborateurs ne vont pas fonctionner pareil pour y parvenir.

Notre sélection de 4 logiciels pour mettre en place la méthode OKR

Figurez-vous qu’il existe des logiciels spécialisés sur les OKR ! Nous sommes les premiers surpris. Les cordonniers sont les plus mal chaussés, nous n’avions pas connaissance de ces logiciels avant de prendre notre plume pour vous en dire plus sur les OKR.

definir ses OKR

On peut notamment citer :

Rassurez-vous, vous n’avez pas besoin d’un logiciel spécialisé pour définir et mettre en place vos Objectives and key results. Google Sheet, Excel, Notion ou n’importe quel logiciel de gestion de projet fera l’affaire.

Logiciel spécialisé ou non, le côté pratique de la méthode OKR comme vous pouvez le voir, c’est que quand on a compris son fonctionnement, on peut l’appliquer rapidement à toutes sortes d’organisations, et même à certains aspects de sa vie personnelle… D’ailleurs, on vous laisse pour rédiger les vôtres !

auteur-juliette Juliette Lécureuil

Journaliste

Juliette est journaliste, rédactrice et community manager freelance.

Diplômée de l’École publique de journalisme de Tours et passée par Prisma Media, l’EFS et LCI, Juliette écrit sur tous les sujets liés à l’entrepreneuriat et aux logiciels B2B.

Ses trois logiciels préférés : Notion pour l’organisation, Indy pour la compta et MerciApp pour l’orthographe irréprochable.

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