Comment négocier une augmentation de salaire ? Nos 10 conseils.

Juliette Lécureuil – mis à jour le 07/01/2025

C’est décidé : cette année, vous allez enfin négocier l’augmentation de salaire dont vous rêvez depuis si longtemps. 

Adieu les cordons-bleus, bonjour le caviar ! C’est évidemment une plaisanterie, on espère qu’une fois augmenté, vous trouverez mieux à faire de votre argent que d’acheter des boîtes d’œufs d’esturgeon… Quoique l’important, c’est que ça vous rende heureux. 

En revanche, on sait par expérience combien l’exercice de la négociation peut se révéler difficile, d’autant plus quand on n’y est pas préparé. 

Et bien qu’on trouve le caviar un peu trop salé – oui, c’est une phrase de snob, vous allez faire quoi ?! –, on vous souhaite le meilleur. Voilà pourquoi on vous a préparé ce guide spécial “augmentation de rémunération”, avec nos meilleurs conseils… À vous de jouer !

Les étapes à suivre pour demander une augmentation de salaire

Avant de vous coacher – allez savoir pourquoi, mais aujourd’hui on se sent l’âme de Didier Deschamps à la veille de la finale de Coupe du monde 2018 –, on préfère s’assurer que vous maîtrisez les bases. Voici les étapes à suivre :

La demande de rendez-vous

On reparlera du timing un peu plus tard, mais sachez quand même qu’il y a un temps pour tout… Même pour négocier une revalorisation salariale. Si vous pensiez amener le sujet à la machine à café demain matin, on préfère vous prévenir : ce n’est pas une bonne idée

La première chose à faire quand on souhaite être augmenté, c’est de demander un rendez-vous à son supérieur. 

En général, les augmentations de salaire se négocient lors de l’entretien annuel – au moment où les managers ont une enveloppe à distribuer aux différents collaborateurs de leur service –, mais rien ne vous empêche de prendre les devants. 

Quant à la forme, évitez vraiment – ce n’était pas une blague, pour une fois – la machine à café… Les conversations informelles sont vite oubliées ! Envoyez plutôt un mail à votre boss en écrivant que vous souhaitez le voir pour discuter de votre situation professionnelle. 

La préparation de l’entretien

Une fois la date d’entretien avec votre supérieur fixée, n’attendez pas en vous tournant les pouces ou en mangeant des œufs de saumon – à défaut de caviar, puisque si vous lisez ces mots, c’est que vous n’avez pas encore été augmenté.

Faites en sorte d’arriver le jour J en étant le plus préparé possible ! Pour cela, renseignez-vous sur le niveau de rémunération auquel vous pouvez prétendre, sur internet ou en interrogeant vos pairs. 

Ce faisant, n’oubliez pas qu’à poste égal, on peut parfois être payé différemment en fonction de son expérience, de la taille de l’entreprise dans laquelle on travaille, du lieu où elle se situe… Bref, il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. 

Préparez un argumentaire, et imaginez des scénarios – on en reparlera dans le détail un peu plus tard –, sans perdre de vue qu’il s’agit d’une négociation.

De son côté, votre interlocuteur aura sûrement préparé quelque chose lui aussi. Le but, c’est donc d’arriver au rendez-vous avec un discours soigné, des arguments solides dans votre besace – ou votre sac à dos, si vous êtes de cette team – et un objectif réaliste. 

La répétition générale

Dit comme ça, ça fait un peu répétition du spectacle de fin d’année de dernière section de maternelle… Mais en regardant les choses sous un nouvel angle, on peut aussi se dire que les acteurs célèbres répètent eux aussi leurs scènes avant de les jouer.

Et puis, il n’y a rien d’enfantin dans le fait de répéter son speech devant la glace ou face à une personne avec qui l’on partage sa vie : vous êtes en train de négocier des pelletées de caviar, c’est du sérieux nom d’un chien, alors donnez-vous les chances d’assurer !

La préparation mentale

Bien qu’on se sente l’âme de Didier Deschamps, il faut quand même qu’on vous dise : ce n’est PAS la finale de la Coupe du monde, restez zen ! Oui, c’est facile à dire, tant l’exercice est intimidant, et tant il est difficile de parler d’argent… 

Mais si vous vous lancez dans cette démarche de négocier une augmentation de salaire, c’est dans l’espoir qu’elle aboutisse. Donc, prenez un cours de yoga la veille, faites une petite méditation, arborez votre tenue porte-bonheur, bref : présentez-vous détendu. 

Vous allez voir, tout va bien se passer. Après tout, le pire qu’il puisse vous arriver, c’est de… Ne pas être augmenté !

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Négocier efficacement une augmentation de salaire : nos 10 conseils 

Maintenant que vous connaissez la marche à suivre, vous êtes prêt pour faire bon usage de nos conseils – oui, les bons conseils, c’est comme le sabre laser pour les apprentis jedis : ne l’utilise pas qui veut ! 

Et comme la route est longue avant de rentrer le nouveau montant de votre rémunération dans le logiciel de paie, voici une sélection des meilleurs (conseils, pas apprentis jedis) pour négocier une revalorisation salariale : 

Timing is everything*

On vous parlait tout à l’heure de circonstances pour demander une augmentation de la rémunération… Sachez qu’en matière de timing, c’est un peu pareil, tous les moments de l’année ne se valent pas !

Avant de vous lancer dans la démarche, demandez-vous si c’est vraiment le bon moment. Si l’entreprise traverse une période de crise par exemple, votre demande a un peu moins de chances d’aboutir.  

De même si vous rencontrez des difficultés sur un projet ou venez de perdre un client, votre demande pourrait être refusée au motif que vous n’êtes pas au top de vos performances. 

Attention, on ne dit pas qu’il faut forcément être le meilleur pour négocier une augmentation de salaire, mais qu’il y a plus de chances qu’on vous dise oui si vous venez de signer un deal important que si vous êtes en pleine traversée du désert. 

*Pour les non-anglophones du fond de la salle, ça signifie “le timing est primordial”.

Construisez un argumentaire en béton

Le prérequis numéro 1 de la négociation salariale, c’est de pouvoir donner à votre interlocuteur de bonnes raisons de vous augmenter. Au cours de l’étape de préparation de l’entretien, pensez à lister les raisons, en fournissant des exemples précis. 

Mettez l’accent – un accent chiffré, si possible – sur vos accomplissements, qu’il s’agisse du chiffre d’affaires que vous avez généré, du nombre de deals closés au cours des 6 derniers mois ou du nombre de grands comptes que vous assurez la gestion actuellement… 

N’hésitez pas à faire des comparaisons avec vos KPIs de l’année précédente, afin de bien souligner votre progression

L’important, c’est d’avoir des données précises à l’appui, notamment pour l’éventualité où votre boss soulignerait vos erreurs ou vos tâtonnements. Vous devez être paré à cette éventualité et pouvoir y répondre ! 

Avancez des éléments de contexte

De la même façon, utilisez tous les éléments contextuels susceptibles de jouer en votre faveur

Vous travaillez dans la restauration ? Pointez la pénurie de main-d’œuvre du secteur, en mettant en avant combien votre expérience est précieuse dans ce contexte. 

Si vous voulez des données fiables, on en parle dans notre article sur les chiffres du recrutement, mais sachez que 3 du top 5 des métiers les plus en tension sont des métiers de la restauration. 

Vous êtes manager/dirigeant et passé maître dans l’art de trouver des solutions aux problèmes les plus complexes ? 

Soulignez combien cette compétence est recherchée, en avançant des chiffres comme celui publié par le cabinet de conseil LLH – au 1er trimestre 2023, 20 % des offres d’emploi pour managers et dirigeants contenaient la compétence « Analyse et résolution de problème« .

Envisagez plusieurs scénarios

Pour être parfaitement prêt, on vous conseille aussi d’établir plusieurs scénarios, en imaginant les différentes réponses que l’on pourrait vous faire (ainsi que vos réponses à ces réponses, même si la phrase commence à ressembler au scénario d’Inception). 

L’objectif – même si dans les faits, c’est compliqué –, c’est d’avoir réponse à tout, et de ne pas vous laisser démonter dans le cas où votre interlocuteur vous oppose des arguments, vous fait une proposition chiffrée très loin de ce que vous aviez en tête… 

Si votre but est d’atteindre les 50.000 € bruts annuels, visez 53.000 € : vous aurez forcément plus de chances d’obtenir vos 50K.

Fixez-vous une fourchette de négociation

On a plein de blagues à faire en rapport avec les fourchettes, mais on va essayer de garder un peu notre sérieux, avant que vous nous quittiez pour excès d’humour. Avant de vous rendre au rendez-vous, soyez sûr de connaître : 

  • Votre objectif idéal, autrement dit le niveau de rémunération auquel vous pensez pouvoir prétendre et que vous aimeriez atteindre ;
  • Et votre limite basse, au-dessous de laquelle vous ne souhaitez pas descendre. 

L’idée, c’est d’avoir une idée suffisamment claire de ces valeurs limites, afin de laisser sa place à la négociation entre les deux. 

Restez poli en toutes circonstances

Si vous voyez que la négociation prend un tour qui ne vous convient pas, ne vous braquez pas et faites preuve d’une grande souplesse – rien à voir avec le grand écart.  

Quelle que soit l’issue de l’entretien, il y a plus de chances que vous en sortiez gagnant en étant très courtois qu’en montrant de l’agacement.

Montrez-vous à l’aise avec les chiffres

On le sait, parler d’argent n’est jamais évident et peut se révéler intimidant… Mais au cours de l’entretien, vous ne devez pas donner à votre interlocuteur l’occasion de vous prendre en défaut. 

C’est la raison pour laquelle on vous conseille de répéter votre speech à l’avance : afin d’être parfaitement à l’aise avec les demandes chiffrées que vous voulez faire. 

En répétant votre speech, faites attention à ne pas vous tromper sur les chiffres. Dernière précision sur ce sujet – vous allez trouver qu’on va trop loin dans nos conseils, mais on ne sait jamais : le salaire se négocie en brut, pas en net !

Soyez le premier convaincu

Vous devez être le premier à croire au fait que vous méritez une augmentation de la rémunération. Dit comme ça, ça a l’air d’un conseil un peu bullshit… Mais il est d’une importance capitale : si vous n’y croyez pas, votre interlocuteur n’y croira pas non plus. 

Alors, préparez-vous mentalement : vous méritez cette augmentation, et vous allez la décrocher !

Adoptez une attitude confiante

Durant l’échange, présentez-vous comme un atout plutôt que comme un collaborateur plaintif

N’exprimez pas de mécontentement : trouvez le moyen de faire dire à votre boss qu’il est satisfait de votre travail (en lui posant directement la question par exemple, si toutefois vous êtes sûr de vous quant au fait qu’il est au moins un peu satisfait). 

Ne partez pas sans rien

Ce titre sonne un peu comme un tube de la Star Ac’, et on en est les premiers désolés, d’autant plus qu’il a énormément d’importance

Si vous voyez que vous n’obtiendrez rien côté rémunération fixe, essayez au moins de décrocher une augmentation de votre variable, ou un nouvel avantage – véhicule de fonction, prime exceptionnelle, achat d’actions, jours de télétravail…  

Bref, comme le dit la fameuse chanson des académiciens – qui n’existe pas, pas besoin de googler –, ne partez pas sans rien !

Sources : 

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auteur-juliette Juliette Lécureuil

Journaliste

Juliette est journaliste, rédactrice et community manager freelance.

Diplômée de l’École publique de journalisme de Tours et passée par Prisma Media, l’EFS et LCI, Juliette écrit sur tous les sujets liés à l’entrepreneuriat et aux logiciels B2B.

Ses trois logiciels préférés : Notion pour l’organisation, Indy pour la compta et MerciApp pour l’orthographe irréprochable.

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