Quels sont les métiers en tension en France en 2023 ?
Juliette Lécureuil – publié le 30/05/2023
Les crises graves comme l’épidémie de Covid ou la guerre en Ukraine, les changements à l’œuvre dans notre société, l’évolution des habitudes et des comportements… Pas besoin d’être Sherlock Holmes pour savoir que cela a un impact sur l’économie.
Et notamment, sur le recrutement, aussi bien au sein des TPE et PME françaises que dans les grandes entreprises.
Dans cet article, on vous parle des secteurs d’activité qui recrutent, et qui ont tellement de difficulté à pourvoir les postes que l’on parle de métiers en tension.
On vous explique de quoi il s’agit exactement, et l’on vous donne cette fameuse liste des métiers en tension. Bonne lecture !
Sommaire :
Qu’est-ce qu’un métier en tension ? Définition et explications
La liste des métiers en tension en 2023
Quels seront les métiers en tension en 2030 ?
Qu’est-ce qu’un métier en tension ? Définition et explications
Les “métiers en tension”, on en entend parler à toutes les sauces… Mais sait-on vraiment de quoi il s’agit exactement ?
Parce qu’au sein de la team Tool Advisor on est plutôt des experts en logiciels (facturation, paie, expertise-comptable en ligne, emailing) que des cracks du recrutement, on s’est appuyés sur cet article rédigé par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Paris et d’autres sources solides pour vous fournir une définition maison explicite et exacte.
Pour faire simple, le métier en tension est celui pour lequel il y a moins de candidats qu’il n’y a de postes à pourvoir… Finalement, ce n’est rien d’autre que le résultat d’un déséquilibre entre l’offre et de la demande, un peu comme l’immobilier à Paris.
Métiers en tension : qu’ont-ils de particulier ?
On ne va pas y passer des années, déjà parce que même sans master en gestion des ressources humaines, vous avez compris grâce à notre magnifique métaphore immobilière, mais aussi parce que ce qui importe, c’est surtout le “pourquoi ?”.
Alors… – suspense insoutenable – Pourquoi les métiers en tension le sont-ils ?
La première chose à savoir, c’est qu’il n’y a pas de réponse toute faite : ça dépend. Mais la deuxième, c’est que ce n’est généralement pas un hasard : la difficulté à recruter s’explique.
Que ce soit à cause de la pénibilité, de la dangerosité, des horaires peu compatibles avec une vie de famille ou d’un développement trop rapide du marché, il y a toujours une explication valable.
Vous vous demandez laquelle pour quel métier ? Minute papillon (on est absolument fan de cette expression au passage), on y vient !
La liste des métiers en tension en 2023
C’est l’enquête publiée par chaque année par Pôle Emploi sur les besoins en main-d’œuvre (on dit aussi l’enquête “BMO”, pour les intimes) qui le dit : pour l’année 2023, plus de 3 millions de recrutements sont anticipés par les entreprises.
Dans le top des métiers qui vont le plus recruter, on ne trouve malheureusement pas “expert en comparaison de logiciels” (on est convaincu que c’est un métier d’avenir pourtant). En revanche, la liste des métiers en tension comporte :
Couvreur et couvreur zingueur
Ce sont deux des métiers pour lesquels on recherche désespérément des candidats : couvreur et couvreur zingueur.
Il s’agit de professionnels du BTP en charge de la couverture des bâtiments et de la pose des zingueries (les couches de protection en zinc qui recouvrent certains toits et les éléments métalliques servant à évacuer l’eau de pluie).
On n’est pas non plus experts en zinguerie (sauf s’il s’agit des logiciels de devis-factures pour les couvreurs), mais on peut comprendre que tout le monde n’ait pas envie de vivre cette vie de cascadeur… Ce qui est dommage parce qu’en revanche, tout le monde à besoin d’un toit.
Serrurier métallier, forgeron, tôlier, traceur, chaudronnier (les métiers du métal)
Ce sont des professionnels qui ont en commun de travailler les métaux :
- Le serrurier métallier qui transforme le métal en pièces de charpente, en balcons, en rambardes d’escalier, en clés, etc. ;
- Le forgeron ou ferronnier d’art spécialiste du fer forgé ;
- Le tôlier, qui travaille la tôle et n’a rien à voir avec Johnny Hallyday ;
- Le traceur, qui réalise les plans en 2D et 3D grâce à l’informatique et travaille à assembler des pièces de métal (tôles justement, mais aussi tubes, profilés, etc.) entre elles ;
- Et enfin le chaudronnier qui, contre toute attente, n’a aucun rapport avec la potion magique.
À l’origine, il s’agissait bel et bien de produire des chaudrons… Mais depuis que l’on utilise ces bonnes vieilles batteries de poêles et de casseroles, le chaudronnier donne forme aux feuilles de métal pour en faire des cuves, des radiateurs, des citernes, etc.
Le problème de ces métiers, c’est non seulement qu’ils ne sont pas connus du grand public, mais aussi que les formations sont rares et les conditions de travail parfois difficiles (environnement où il fait chaud, où l’on respire des poussières, etc.).
Carreleur, maçon, plâtrier
On remarque aussi un manque cruel de candidats en carrelage, maçonnerie et plâtrerie. Vous êtes malins, on ne vous explique pas en quoi ces métiers consistent…
Par contre, on relève que si l’on généralise un peu, beaucoup des métiers en tension sont des métiers du BTP, réputés pour être assez fatigants, parfois dangereux et souvent pénibles.
Carrossier automobile
Parmi les secteurs d’activité qui recrutent, il y a aussi celui de la carrosserie automobile. Selon une étude menée par le magazine d’information en ligne spécialisé dans l’actualité B2B Zepros, 87 % des entreprises de carrosserie sont sous pression pour recruter.
L’étude témoigne également du fait que pour attirer les professionnels, les chefs d’entreprise multiplient les initiatives d’incitation financière, qu’il s’agisse d’augmentations de salaires ou d’attributions de primes.
Conducteur de transports en commun sur route
Visiblement, le métier de chauffeur de bus n’a pas vraiment la côte en ce moment… En 2022 dans un article de presse, la déléguée générale de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) confiait qu’il y avait environ 15.000 postes vacants.
Du jamais vu dans le secteur, qui s’explique par une pyramide des âges élevée – avec plus de vieux que de jeunes, pour faire très simple –, une vague de départ à la retraite, et des conditions de travail (travail les week-ends par exemple) qui ne convainquent plus.
Pharmacien, préparateur en pharmacie
On n’aurait pas cru le trouver dans la liste des secteurs qui recrutent, mais la France connaît également une importante pénurie de pharmaciens.
Déjà, parce que la pharmacie est négligée au profit de la médecine par les étudiants en 1ère année d’études de santé, mais aussi parce que la crise du Covid a été une période difficile pour ces professionnels, et a par conséquent changé la trajectoire des vocations.
De la même manière et sans grande surprise, la période n’a pas non plus été de tout repos pour les préparateurs en pharmacie, qu’il est également très compliqué pour les recruteurs d’attirer.
Technicien de laboratoire
C’est une profession quasi invisible : le technicien de laboratoire, qui effectue des analyses et en interprète les résultats dans les secteurs de la santé, de la cosmétique, de l’agroalimentaire, de la chimie, de l’eau, de l’énergie, etc., est utile mais œuvre dans l’ombre.
Le métier souffre d’ailleurs d’un manque de reconnaissance, qui explique sûrement la difficulté à trouver des candidats qualifiés pour pourvoir les postes, de même que l’image un peu poussiéreuse que l’on se fait des laboratoires dans l’imaginaire collectif.
Quels seront les métiers en tension en 2030 ?
Vous le savez si vous êtes chef d’entreprise : la prospective, c’est la vie. Faisons donc un grand pas jusqu’en 2023, juste pour le plaisir.
Selon le rapport “Les Métiers en 2030” publié par Direction de l’animation de la recherche, des études et statistiques (Dares) et France Stratégie, les métiers en tension devraient être d’ici 2030 :
- Les agents d’entretien (328 000 postes pourraient rester non pourvus) ;
- Les conducteurs de véhicules (200 000 postes) ;
- Les ouvriers de la manutention (157 000 postes) ;
- Les aides à domicile (224 000 postes) ;
- Les cadres commerciaux et techno commerciaux (144 000 postes).
Une vision à long terme des secteurs d’activité qui recrutent, sur laquelle les professionnels concernés devraient peut-être s’appuyer pour rendre leurs métiers plus attractifs ? Encore une fois, on n’est pas experts !
Sources :
- Pôle Emploi (étude BMO)
- Zepros (étude sur les carrossiers automobiles)
- 20 Minutes (article sur les postes de chauffeur vacants)
- Dares et France Stratégie (rapport “Les Métiers en 2030”)
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